- rengaine
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1 ♦ Formule répétée à tout propos. ⇒ ritournelle, scie; région. 2. bringue. C'est toujours la même rengaine. « L'éternelle rengaine platonique d'un exil terrestre » (Bloy) .2 ♦ Refrain banal; chanson ressassée. Fredonner une rengaine à la mode.Synonymes :- antienne- refrainrengainen. f.d1./d Banalité répétée de façon lassante.d2./d Chanson qu'on entend sans cesse.⇒RENGAINE, subst. fém.A. — Refrain populaire, connu de tous; chanson qui lasse à force d'être ressassée. Tout le répertoire de Thérésa, toutes les cascades des bouffes, les rengaines et les refrains du bas théâtre de nos jours, on n'entend que cela sortir à tout moment de la bouche du fils et de la fille de la famille! (GONCOURT, Journal, 1866, p. 297). Ils chantaient à tue-tête la rengaine des journées d'août:Nous ne les reverrons plus C'est fini, ils sont foutus (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 16).B. — Formule, propos banal répété à satiété. Synon. scie. C'est toujours la même rengaine. Mais pourquoi aussi recommences-tu ta rengaine et viens-tu toujours prêcher le régime à un homme qui a la prétention de se croire en bonne santé? (FLAUB., Corresp., 1852, p. 451). Je sais bien qu'on m'objectera cette vieille rengaine D'Augier: « Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse! » Hé bien, Robert a peut-être l'ivresse, mais il n'a vraiment pas fait preuve de goût dans le choix du flacon! (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 229).REM. Rengainard, -arde, subst., rare. Personne qui reprend toujours la même rengaine. Oui, mon cher, c'est fini, fini, fini, des rengainards de la vieille école. Les mélodistes ont fait leur temps (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p. 166).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1680 subst. masc. « refus » (RICH.); 2. 1807 « vieille chanson que tout le monde sait et répète » et fig. c'est toujours la même rengaine (MICHEL (J.-F.) Expr. vic.). Déverbal de rengainer. Fréq. abs. littér.:97. Bbg. QUEM. DDL t. 25. — WEIL (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. de Philol. fr. 1932, t. 45, p. 36.
rengaine [ʀɑ̃gɛn] n. f.ÉTYM. 1838; n. m., « refus », 1680; de rengainer.❖1 Formule, banalité que l'on répète fréquemment, à tout propos. ⇒ Rabâchage, répétition, scie (→ Éculé, cit. 3; 1. quarteron, cit. 2). || C'est toujours la même rengaine.1 Nos idées les plus avancées sembleront bien ridicules et bien arriérées quand on les regardera par-dessus l'épaule. Je parie que dans cinquante ans seulement, les mots : « Problème social, moralisation des masses, progrès et démocratie » seront passés à l'état de « rengaine » et apparaîtront aussi grotesques que ceux de : « sensibilité, nature, préjugés et doux liens du cœur » si fort à la mode vers la fin du XIXe siècle.Flaubert, Correspondance, 534, 18 mai 1857.1.1 Il fallait bien, après tout, qu'il y eût quelque chose de vrai dans l'éternelle rengaine platonique d'un exil terrestre.Léon Bloy, le Désespéré, p. 78.2 Refrain banal; chanson ressassée (→ Gargouillis, cit. 2). — Adjectif :2 Rien ne me délivre mieux que de chanter éperdument une rengaine comme cela, et de la façon la plus rengaine possible (…)Montherlant, les Lépreuses, II, XIX.
Encyclopédie Universelle. 2012.